Taxe robot : vraie ou fausse bonne idée ?
Instaurer une taxe robot en France : vraie ou fausse bonne idée ?
Patrouillant dans les rues pour s’assurer du respect des consignes sanitaires, livrant des marchandises, utilisés dans les hôpitaux pour faire face à la crise du Covid-19 : les robots ont connu un regain d’utilisation en cette période de pandémie. Depuis plusieurs années, la question de l’instauration d’une taxe sur les robots se pose et fait débat. En France, Benoit Hamon avait évoqué sérieusement le sujet durant la campagne présidentielle de 2017, sans succès. A l’étranger, cette taxe robot est portée par des personnalités comme Bill Gates.
L’idée d’une taxe robot
Le postulat est le suivant : nombreux sont les emplois occupés par les humains qui vont disparaître au profit des robots qui effectuant les mêmes tâches à leur place. L’automatisation du marché du travail est en marche ! L’intelligence artificielle s’applique à tous les secteurs d’activités et permet de développer des robots capables de raisonner et d’apprendre par eux même. La taxe robot viserait alors à atténuer les effets sociaux-économiques de cette révolution technologique. Il s’agirait de taxer l’activité du robot comme-ci ce dernier percevait un salaire.
Mais la mise en place de cette taxe fait débat d’abord par sa forme : est-il approprié de taxer les gains de productivité en raison d’une automatisation de la production ? Ou faut-il créer un malus pour les entreprises qui robotisent sans se préoccuper du sort des salariés qui se retrouvent dès lors sans emploi ? Tour d’horizon des enjeux de cette taxe.
Les arguments contre
Si la robotisation peut investir tous les secteurs d’activités, elle serait un phénomène de destruction créatrice. C’est-à-dire ? A terme, l’intelligence artificielle et les robots permettront de créer plus d’emplois qu’ils n’en détruisent. En effet, les questions de programmation robotique, d’entretien, ou de distribution des robots nécessiteront une grande main d’œuvre. Les emplois ne seraient donc pas détruis mais transformés. Par ailleurs, plusieurs études ont montré que l’emploi augmente dans les entreprises robotisées, notamment dans les secteurs de la manufacture.
Les détracteurs de la taxe robot avancent aussi qu’elle serait contre-productive pour le dynamisme des entreprises françaises. La taxe ne serait qu’un énième impôt de production à la charge des entreprises, freinant leur compétitivité. A terme, la taxe dissuaderait l’investissement en France et nuirait à l’industrie. C’est d’ailleurs pour cette raison que la taxe robot avait été évacuée par le Parlement européen en 2017, qui s’était prononcé sur le statut juridique du robot.
Les arguments pour
D’après l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), c’est quasiment 16 % des emplois en France qui pourraient disparaître en raison de la robotique d’ici une vingtaine d’années. Dès lors, l’instauration d’une taxe sur les robots pourrait servir à l’établissement d’un revenu universel, en réponse à la baisse des offres d’emploi à pourvoir en raison de la robotisation des tâches.
En attendant, quelles solutions ?
En attendant l’instauration -ou non- d’une telle taxe, il serait bénéfique pour les entreprises françaises de se former aux enjeux de l’intelligence artificielle et de la robotique. Certains juristes proposent également l’instauration d’une taxe sur les transactions électroniques, qui pourrait aider les recettes fiscales de l’État sans freiner l’investissement.
Son principe est simple : la taxe s’appliquerait sur tous les paiements effectués sans espèces par voie électronique. Elle remplacerait ainsi d’autres prélèvements comme la taxe sur le revenu (TVA), mais en rapportant plus.